Contribution nationale de l'Inde

Photo Credit: Indian republic day 2015

Contribution nationale de l'Inde

Simulation des engagements de l’Inde pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre

Annonce des mesures cruciales pour freiner le réchauffement planétaire.

Sommaire

Fiche pays de l'Inde

##Données principales

Emissions cumulées de CO2 de 1850 à 2010 : 33 720,36 Mt CO2
Emissions par habitant : 1,7 tonnes
PIB/hab et/ou IDH : 1 165 $ et 0,586
Vulnérabilité aux dérèglements climatiques
Les grands impacts des changements climatiques à prévoir sur le territoire indien concernent :

  • la hausse du niveau des mers ;
  • la sécheresse, la contamination des nappes phréatiques en raison de la hausse du niveau des mers, la perte de nappe phréatique due aux activités agricoles et la fonte des glaciers de montagne : impact sur les réserves d’eau douce ;
  • le déclin de la productivité agricole ;
  • les effets sur la santé ;
  • les hausses des événements météorologiques extrêmes : moussons, cyclones.
    Alliances au sein de la CCNUCC : BASIC, G77+Chine

##Gaz à effet de serre (GES)

Année de référence : 2010

Émissions de CO2 en 2010 (kilotonnes) : 2 008 823 (BM)
Émissions de CO2 en 1990 : 793 490 en 1994 (UNFCCC)
Émissions cumulées CO2 1850-2010 : 33 720,36 Mt CO2
Émission de CO2 par habitant (t/hab) : 1,7 (BM)
Émissions de CH4 en 2010 (kt CO2 eq) : 621 480 (BM)
Émissions de N2O en 2010 (kt CO2 eq) : 234 136 (BM)
Émissions des autres GES (HFC, PFC et SF6) en 2010 (kt CO2 eq) : 20 937 (BM)
Émissions totales (kt CO2 eq) : 2 885 376 (BM)

Tableau des émissions de GES

GES (2010) Total CO2 CH4 N2O Autre GES (HFC, PFC, HF6)
kt CO2eq 2 885 376 2 008 823 621 480 234 136 20 937
% du total 100 69,62 21,54 8,11 0,73

Données complémentaires :
Les émissions cumulées de CO2 par l’Inde de 1850 à 2010
Quatre représentations issues du World Resources Institue (WRI)

##Formulaire pour la contribution volontaire

  • Atténuation (réduction des émissions de GES)

Année de référence pour la comptabilité des émissions de GES : 1990
(année imposée pour la simulation)
Objectif chiffré de réduction des émissions des GES en 2050 par rapport à l’année de référence choisie : +100%
Année du pic des émissions de GES : 2035
(année où les émissions commencent à diminuer)

Mesures élaborées sur le territoire national pour respecter ces objectifs

  • Continuer la « mission nationale pour l’amélioration de l’efficacité énergétique ». D’ici à 2020, réduire les émissions de GES de 20 à 25% en dessous des niveaux de 2005.
  • Réduire les émissions de GES grâce au développement des énergies renouvelables : arriver à environ 15 % vers 2030, en utilisant les atouts du pays pour le solaire à l’ouest et au centre ; l’éolien sur les côtes et au Sud et en développant l’hydroélectricité. Une partie financée par l’Inde et le reste par les pays du Nord (fonds verts, MDP) en continuant et en intensifiant les transferts de technologie.
  • Investir dans la recherche avec l’aide des pays du Nord, notamment pour favoriser le développement des réseaux électriques intelligents ou « smart grids ». Ils permettent grâce aux technologies informatiques, de gérer les contraintes comme l’intermittence des énergies, de rendre la distribution électrique plus flexible. Cela permettrait d’amener plus d’électricité dans les zones n’en n’ayant pas encore. Rappelons qu’un tiers de la population n’a pas accès à l’électricité.
  • Faire payer plus cher l’électricité aux entreprises étrangères sur le sol indien ainsi qu’aux classes aisées.
  • Fixer des normes de construction pour les nouveaux bâtiments dans les grandes villes : obligation d’installer des énergies vertes (panneaux solaires, pompes à chaleur…).

Justification de cette position

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Document 1 - Emissions absolues - L’Inde de par son développement exceptionnel est devenu pays fortement émetteur de GES donc le pays se doit de limiter ses émissions.
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Document 2 - Responsabilité historique - L’Inde est très peu responsable de la situation actuelle, donc refuse de voir son développement économique pénalisé par des accords ne prenant pas en compte sa situation et la responsabilité historique.
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Document 3 - Equité et émissions relatives - L’Inde n’est pas un « pays gros pollueur » au regard des émissions de GES par habitant, donc ne veut pas être « montré du doigt ».
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Document 4 - Capacité économique - L’Inde a un PIB par habitant très faible comparativement à d’autres pays ce qui justifie une politique climatique peu contraignante (difficulté à financer les projets) et des financements particuliers.
  • Adaptation

Principales vulnérabilités du pays face aux conséquences du changement climatique :

  • recul du trait de côte (26 % du littoral touché) ;
  • débit des fleuves aléatoire (crues, fonte des glaciers avec l’Himalaya) ;
  • risques alimentaires (incrustation de l’eau salée dans les terres, terres moins arables) ;
  • modification du couvert végétal du pays (forêt tropicale) ;
  • maladies liée à l’eau (pollution du Gange) ;
  • mauvaise gestion du réseau électrique indien.

Mesures principales élaborées sur le territoire pour s’adapter au changement climatique :

  • déplacer la population vers l’intérieur des terres ;
  • financer des logements plus salubres et plus sains pour les personnes sinistrés (victime d’un aléa climatique) ;
  • créer des barrages très performants (gérés par un personnel qualifié) et des digues ;
  • déplacer des terres cultivables vers le centre, surélever les récoltes, fixer des normes plus strictes sur la pollution du Gange et notamment sur la production des usines ;
  • continuer la reforestation des territoires défrichés, instaurer des lois ou normes de limitation de déforestation (par jour) ;
  • envisager la reforestation des zones côtières par des entreprises privées et internationales, limiter les dégâts (érosion) lié au retrait de côte ;
  • progrès technique : financer le développement d’énergies renouvelables comme la géothermie et le biogaz. Distribution du réseau électrique adapté à la demande et à la production ;
  • améliorer les systèmes d’annonce, d’alarmes en cas de crises.
  • Finance

Participation au Fonds Vert : récepteur
Requête au Fonds Vert pour le Climat (à partir de 2020) : 2 520 millions de $/an (soit 2,1$/habitant/an)

En tant que récepteur, voici les projets que nous souhaiterions mettre en oeuvre en priorité dans le pays avec l’aide des financements :
1 - développement de l’hydroélectricité sur le Gange, le Narmada et le Kristina. Cela permettra de réduire le débit des fleuves limitant le risque d’inondation et améliorera le réseau électrique indien inadapté aux besoins actuels de la population. (Atténuation)
2 - création de nouvelles digues afin de protéger les zones urbanisées sur le trait de côte pour en limiter sa disparition, plantation de végétaux permettant d’ancrer davantage le terrain. (Adaptation)
3 - formation de personnels spécialisés dans le traitement des eaux usées, et de personnels médicaux pour faire face à la prolifération de nouvelles maladies comme la dengue, le paludisme. (Adaptation)


Mots clés :

Adaptation - L’adaptation au changement climatique vise les conséquences du changement climatique qui, malgré les mesures d’atténuation, affecteront les populations. Concrétement, l’adaptation consiste à analyser la vulnérabilité des sociétés aux conséquences du changement climatique (réchauffement climatique, montée du niveau de la mer, acidification des océans, perturbation du cycle des précipitations) et à adopter des mesures pour s’y adapter (par exemple, la construction de digues pour lutter contre la montée du niveau de la mer).

Annexe I - « Annexe à la Convention cadre sur les changements climatiques (CCNUCC) qui reprend la liste des 41 pays (ou Parties), considérés comme des pays développés et devant ramener, dans un premier temps, leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en l’an 2000 à leur niveau de 1990 ». (Source : Regards sur la Terre 2007)

Atténuation - L’atténuation au changement climatique correspond à la réduction de l’ampleur du changement climatique et de ses conséquences. Concrètement, cela correspond à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou à l’amplification des « puits de carbone », par exemple via la reforestation.

Contribution nationale - Document écrit sur lequel les pays rendent publics leurs objectifs nationaux de lutte contre le changement climatique mise en oeuvre sur leur territoire sur les volets atténuation, adaptation, finance et forêt.

Contribution volontaire - Une contribution volontaire s’inscrit dans le principe d’autodifférenciation des Etats dans la lutte contre le changement climatique. Contrairement à la logique « Top Down » du protocole de Kyoto où des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été imposés aux pays développés, il s’agit pour tous les pays de déterminer de façon autonome, dans une logique « Bottom up », leurs propres objectifs en terme de lutte contre le changement climatique sur les volets atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre), adaptation (réduction de la vulnérabilité des pays face aux conséquences du changement climatique), finances et forêt.

Finance - Fonds Vert pour le Climat (FVC).

Fonds Vert pour le Climat - Un des mécanismes potentiels pour mobiliser une partie des financements internationaux pour le climat est le Fonds Vert pour le Climat (FVC), proposé lors des Accords de Cancun et accepté par les Parties en décembre 2011 lors de la conférence de Durban (Afrique du Sud). L’objectif principal du FVC est d’aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique à travers des financements à destination de projets, programmes, politiques publiques et diverses activités d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Le FVC doit être l’objet de contributions de pays donateurs ainsi que d’autres sources de financement, incluant des mécanismes innovants et le secteur privé. L’objectif fixé par les Etats est d’atteindre une contribution de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.

Mécanisme de développement propre (MDP) - « Le Mécanisme de développement propre (en anglais, Clean Development Mechanism, CDM) permet aux pays de l’Annexe I d’acquérir des réductions d’émissions certifiées en finançant des projets dans les pays en développement. Ces réductions obtenues entre les années 2000 et 2007 peuvent être utilisées pour les obligations concernant la période 2008-2012 ». (Source : Courrier de la Planète, « Climat, énergies : éviter la surchauffe », 72, juin 2004)

Responsabilité commune mais différenciée : principe inscrit dans la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Ce principe reconnaît que la lutte contre le changement climatique représente un enjeu global mais que certains pays, les pays développés, ont une responsabilité plus importante que les autres dans la cause du changement climatique via leurs émissions de gaz à effet de serre depuis le début de la révolution industrielle.

Vulnérabilité - La vulnérabilité d’un pays correspond aux risques encourus par ce pays en fonction des conséquences du changement climatique. La vulnérabilité est plus ou moins forte en fonction des structures économiques, sociales et culturelles du pays et leur capacité à s’adapter aux conséquences du changement climatique. C’est pourquoi, pour un même événement climatique donné, un pays pauvre sera plus vulnérable qu’un pays riche, ce dernier étant davantage en mesure de s’adapter.

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