C-ROADS un logiciel de simulation Climate Interactive

##Comment négocier un accord global sur le climat à l’’aide d’un simulateur de politique climatique ?

Source du texte¹ - Modifié par l’auteur de cet article.

Le logiciel C-ROADS (Climate Rapid Overview And Decision Support) a pour but d’’améliorer la compréhension des dynamiques en jeu lorsque l’’on traite de la question du climat parmi :

• –les décideurs politiques et les négociateurs ;
• –les éducateurs, les entrepreneurs et la société civile ;
• –les médias et le public en général.

C-ROADS a été développé par une équipe conjointe de Climate Interactive, Ventana Systems et du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Il est utilisé par les participants aux Conférences des Parties (COP).

C-ROADS aide à s’’assurer que les décisions pour le climat soient basées sur des informations scientifiques ayant passé les examens poussés du « peer-review »².

Ce simulateur permet d’’explorer les scénarios énergétiques et politiques qui permettront d’’atteindre les objectifs climatiques.

Le président Obama fut lui-même « briefé » 48 heures avant la conférence de Copenhague, à l’’aide de C-ROADS.

Dans le cadre du projet « Lycéens franciliens, notre COP 21 », le logiciel C-ROADS est utilisé comme soutien pour élaborer les contributions nationales.

Cela permettra notamment à la délégation du lycée Louis Bascan de Rambouillet qui représente l’Inde, d’envisager des ordres de grandeur pour étudier la trajectoire des émissions de GES sur laquelle sera fondé le positionnement des politiques d’atténuation et forestière du pays concerné.

Le Secrétariat de la simulation fera la synthèse des contributions nationales afin de déterminer si la « somme » des objectifs permet de respecter l’objectif des « 2°C ».

##Guide pratique du logiciel

Source du texte : document fourni par l’association CliMates (Partenaire du projet « Lycéens franciliens, notre COP 21 »)

Préambule

Le logiciel ne fonctionne que sur des ordinateurs PC (pas sur un Mac) et requière le logiciel Microsoft Excel.

Téléchargement du logiciel

• se rendre à l’adresse suivante : www.climateinteractive.org/tools/c-roads/
• cliquer sur « Request C-ROADS »
• remplir le questionnaire puis cliquer sur « Submit » ³
• finaliser le téléchargement sur l’ordinateur.

Utilisation du logiciel

Une fois le logiciel téléchargé, ouvrir C-ROADS à partir de l’icône placée sur le bureau.

Sur la page d’’accueil, choisir l’’option « 15 délégations », ne pas changer le scénario de référence.

Une fois l’’option 15 délégations choisie, cliquer sur « Create New Run ».

Ci-dessous l’interface du logiciel.

Sur le graphe en haut à gauche, on peut voir les trajectoires d’’émissions de gaz à effet de serre des différentes délégations sélectionnées.

Sur le graphe en haut à droite, on peut voir les conséquences de la « somme » de ces trajectoires d’’émissions sur le climat. En rouge (invisible encore sur l’’image ci-dessus), c’’est le scénario « Business As Usual », conséquence de l’’inaction des pays. En vert, c’’est l’’objectif dit de « 2°C » consistant à limiter le réchauffement climatique à seulement 2°C par rapport aux niveaux de 1990.

Quand on change les trajectoires des pays, la courbe marron (qui recouvre pour le moment la courbe rouge) va varier : c’’est la conséquence de la nouvelle trajectoire globale de l’’ensemble des pays. Elle oscille entre la courbe rouge et la ligne verte (voir exemple avec la Chine et l’’Indonésie).

En cliquant sur « Select Regions », il est possible de choisir les pays qui seront représentés sur le graphe en haut à gauche.

Un exemple pour l’atténuation en Chine

Dans cet exemple, la Chine est déjà affichée sur le graphe en haut à gauche en couleur marron. On va donc essayer de changer la trajectoire d’émissions de la Chine et voir les conséquences sur le climat global de la planète.

Pour cela, on reste dans l’’onglet « Emissions Targets » et on sélectionne la Chine.

Ensuite, pour faire évoluer la trajectoire, on procède en trois étapes :

• (1) d’abord, choisir l’’année de référence en bas à gauche (« Reference Year »),
• (2) ensuite, choisir un objectif d’émissions de gaz à effet de serre en 2020, 2030 ou 2050 auquel on attribue une valeur de % (négative ou positive) par rapport à l’’année de référence,
• (3) enfin, choisir l’’année du pic des émissions à partir de laquelle les émissions de gaz à effet de serre commencent à décroitre pour atteindre l’’objectif fixé en bas à gauche (« Start Year »). En conséquence, plus le pic est tardif, plus la pente de réduction des émissions est « forte » pour un même objectif final.

Dans cet exemple, on choisit l’’année 1990 comme année de référence, un objectif de 120% des émissions de 1990 pour 2050 et un pic des émissions en 2030. Voici les résultats ci-dessous.

On peut voir sur le graphe en haut à gauche la nouvelle trajectoire de la Chine :

• son pic d’’émissions est en 2030,
• son objectif final correspond à +120% de ses émissions de 1990 en 2050.

On peut observer sur le graphe en haut à droite les conséquences en terme de changement climatique global : la courbe marron, qui correspond à la « somme » des trajectoires des pays représentés, est maintenant décalée de la courbe rouge « Business As Usual ». Le réchauffement climatique est légèrement moins important, autour de +4,5°C.

On peut aussi observer deux autres conséquences du changement climatique, la montée du niveau des eaux et l’’acidification des océans en faisant varier l’’onglet en haut à droite où il est inscrit « Temp & Goal ».

Emissions liées à la gestion des forêts et des terres en Indonésie

Il est également possible d’attribuer des objectifs en terme de politiques forestières. Pour cela, on se rend dans l’onglet « Land Use Emissions » et on procède pays par pays. Il est alors possible de sélectionner des objectifs de lutte contre la déforestation et de promotion de la reforestation sur les territoires nationaux.

Si on prend l’’exemple de l’’Indonésie, on se rend dans l’’onglet « Land Use Emissions » et on sélectionne le pays dans la case « Select Regions ».

Ensuite, on choisit un objectif de lutte contre la déforestation, de -50% des émissions liées à la déforestation en 2030.

On peut observer, sur le graphe en haut à gauche, les conséquences sur la trajectoire des émissions de l’’Indonésie ainsi que les conséquences sur le réchauffement climatique en haut à droite.

On peut ensuite choisir un objectif de reforestation (« afforestation » en anglais), ici +50% en 2030 par rapport à 2005.

Là encore, on observe les conséquences sur la trajectoire des émissions de GES de l’’Indonésie ainsi que les conséquences sur le changement climatique.

Attention : parfois, les changements observés sont très faibles malgré des politiques forestières ambitieuses. On rappelle qu’’aujourd’’hui, 90% des émissions de GES proviennent de l’’exploitation des énergies fossiles contre 10% de la déforestation et de l’utilisation des terres.

##Formulaire pour la contribution volontaire de l’Inde

L’utilisation du logiciel C-ROADS (version à 15 délégations) est un soutien pour élaborer, en partie, la contribution volontaire de l’Inde qui s’inscrit dans le principe d’autodifférenciation des états dans la lutte contre le changement climatique.

Eléments pour l’atténuation (réduction des émissions de CO₂)

• Année de référence pour la comptabilité des émissions de CO₂ : 1990

• Année d’arrêt de l’augmentation des émissions de CO₂ : 2050

• Année de début des diminutions (année du pic des émissions de CO₂) : à définir

• Taux de diminution (en % par an) : à définir

Finance : participation au Fond Vert

• Contribution du pays au fond d’atténuation et d’adaptation (en millions ou en milliards de $ par an à partir de 2020) : à définir

Forêt et utilisation des terres (année de référence : 2005)

• REDD (Réduction des Emissions résultant du Déboisement et de la Dégradation des forêts) : choisir entre 1 = pas de réduction par rapport au BAU⁴ ou 0 = réduction maximale)

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###Mots clés :

Atténuation - L’atténuation au changement climatique correspond à la réduction de l’ampleur du changement climatique et de ses conséquences. Concrètement, cela correspond à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou à l’amplification des « puits de carbone », par exemple via la reforestation.

Contribution nationale - Document écrit sur lequel les pays rendent publics leurs objectifs nationaux de lutte contre le changement climatique mise en oeuvre sur leur territoire sur les volets atténuation, adaptation, finance et forêt.

Contribution volontaire - Une contribution volontaire s’inscrit dans le principe d’autodifférenciation des Etats dans la lutte contre le changement climatique. Contrairement à la logique « Top Down » du protocole de Kyoto où des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été imposés aux pays développés, il s’agit pour tous les pays de déterminer de façon autonome, dans une logique « Bottom up », leurs propres objectifs en terme de lutte contre le changement climatique sur les volets atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre), adaptation (réduction de la vulnérabilité des pays face aux conséquences du changement climatique), finances et forêt.

Responsabilité commune mais différenciée : principe inscrit dans la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Ce principe reconnaît que la lutte contre le changement climatique représente un enjeu global mais que certains pays, les pays développés, ont une responsabilité plus importante que les autres dans la cause du changement climatique via leurs émissions de gaz à effet de serre depuis le début de la révolution industrielle.

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###Notes de bas de page :

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